Il y a bien sûr 1000 raisons de détester le foot. Il y en a tout autant de l’aimer avec passion.

Faut dire… Un beau match, c’est quelque chose.

Tout commence par un beau casting. Les staffs ont fait de la pré-production pendant des mois, réécrit le scénario vingt fois. Au moment du clap et qu’il faut animer la scène, il faut avoir mis les deux équipes aux bonnes places, les bons joueurs aux bons endroits. Mettre ici le joueur qui va savoir faire mal, ne pas tomber, résister. Mettre là le joueur qui saura être imprévisible, avec des chances d’y arriver aussi bonnes que ses inspirations. Les répétitions ont été longues mais désormais il faut aussi savoir improviser. Tous doivent maintenant prendre un nombre vertigineux de décisions à tout instant : se déplacer pour couper une ligne de passe, lever un œil maintenant pour voir à qui donner la balle parce qu’après on n’aura plus le temps quand on se sera lancé dans un dribble fou, quelle minuscule surface de pied utiliser pour envoyer le ballon à tel endroit avec telle trajectoire.

Il faut aussi y mettre du cœur. Et que tout le monde s’y mette. Un stade qui chante, qui réagit, qui vibre, c’est un spectacle total : il y a le son, l’image et tout le reste, l’immatériel. On va être ensemble pendant presque 2 heures, il faut être d’accord qu’on est au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes. C’est pas tous les jours. Et c’est pas une question de niveau. PSG-Real Madrid en Champions League, c’est pas Brest-Troyes en Ligue 11, mais qu’importe du moment qu’on y va à fond. Citizen Kane et Les Bronzés, Arcade Fire et The Moldy Peaches, c’est pas pareil non plus en terme d’ambition et de qualité intrinsèque, mais on sait à quoi s’attendre.

Comme en cuisine, quand les ingrédients sont là, le foot, ça peut faire du vraiment beau. Pendant le match, et parfois même après :

Alors oui, il y a aussi 1000 raisons de détester le foot. Mais tant qu’il est là, il faut jouer le ballon.


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  1. Le premmier brouillon de ce post date de février 2022, où j’avais enchaîné Brest-Troyes le 13 et PSG-Real le 15.