1987 dans le rétro

Y’a 30 ans, c’était 1987.

En 1987, des fois, je regardais Jem et les Hologrammes. J’aimais bien la guitariste aux cheveux bleus. J’étais un peu amoureux d’elle, même si je préférais Tam, de Cat’s Eyes. Un hologramme, c’était cool, c’était le futur. Je ne m’en souvenais pas mais l’intrigue parlait pognon, parts de boîtes et lutte à mort pour arriver au sommet. Merci le Club Dorothée.

C’était les années Tapie. Petites pépés et bolides de luxe, et inversement. Cette même année, Chuck Berry, il avait collé des mandales dans la gueule d’une nana. 250 $ d’amende. Je dis ça mais les années qui suivirent, ça n’allait pas m’empêcher d’aduler JPP et d’écouter Johnny B. Goode et Roll Over Beethoven en boucle.

En 1987, y’avait des guerres et des dictatures un peu partout. Y’avait de la corruption dans tous les sens. Des histoires de trafic d’armes. Des attentats au camion piégé. Y’avait Thatcher, l’URSS, Pinochet, l’IRA et la mort de Dalida.

Bref, quand tu regardes, 1987, ça puait du cul grave.

Pourtant, de mon côté, ça allait. Astérix, Gaston et ses bons vieux Boule et Bill me faisaient trop marrer. Eudes mettait des coups de poing sur le nez d’Agnan et Clotaire allait devenir premier de la classe grâce à sa nouvelle paire de lunettes. Je commençais déjà à développer un mépris profond à l’égard de Michael Jackson et Madonna. Je leur préférais Jean-Jacques Goldman, U2 et Sabrina, dont je ne pouvais me lasser du clip de Boys Boys Boys. Le clip de Hunting High & Low me donnait des cauchemars, le générique de Manimal aussi, mais je les aimais bien quand même. Les Rita Mitsouko et Serge Gainsbourg aussi me faisaient très peur. Peut-être pas autant que les pubs pour Spontex. Mais si fallait passer par ça pour tomber sur la pub Banga, alors ça valait le coup.

1987, ça puait du cul mais je trouvais ça kiffant.

1987-2017 : le duel

Aujourd’hui, on est en 2017.

Les hologrammes, je trouve ça un peu ringard. Gulli a remplacé Dorothée. Enfin je crois, je ne regarde plus la télé, je regarde internet. Chuck Berry est mort, Tapie est sûrement au tribunal. Y’a des guerres, des dictatures et des attentats au camion piégé. 2017, ça pue encore pas mal du cul.

Mais aussi, y’a Chalumeau qui aligne les chefs d’œuvre, Zaï Zaï Zaï Zaï qui est le truc le plus drôle depuis piouf, des mecs qui arrivent à se montrer brillant en parlant d’un chien qui fait du sport, y’a un nouvel album d’Arcade Fire, y’a Master of None, y’a un bouquin sur le chez soi à lire d’urgence, y’a The Lost City of Z, y’a Griezmann, M’Bappé et Matuidi. Y’a la famille, les potes et les enfants.

Y’a la face B de notre compile Hiver 2017.

Ça se trouve, 2017, p’têt bien que ça pue du cul mais que c’est kiffant en même temps.

Écouter sur Spotify

Face Dirty

  1. The Lemon Twigs - These Words
  2. Talking Heads - This Must Be The Place (Naive Melody)
  3. Felt - Primitive Painters
  4. King Creosote - You Just Want
  5. Whitney - No Woman
  6. Priests - Jj
  7. Weaves - One More
  8. Slowcoaches - We’re so Heavy
  9. Chris Forsyth, The Solar Motel Band - High Castle Rock
  10. Vincent Delerm - Êtes-vous heureux

Face Joe

  1. The Nerves - Hanging On The Telephone
  2. Ghetto Brothers - There Is Something In My Heart
  3. Black Peaches - Hanging Moon
  4. Woods - Wouldn’t Waste
  5. The Gories - There But for the Grace of God Go I
  6. Dead Moon - Dead Moon Night
  7. Black Lips - Family Tree
  8. Haley Bonar - Kismet Kill
  9. Nick Garrie - Can I Stay With You
  10. Irma Thomas - Two Winters Long

Photo par Filip Bunkens.