Longue vie aux compiles

Il y a déjà plusieurs années, Dirty Henry fabriquait des compilations saisonnières, influencé par le calendrier appliqué par les Inrocks. Compile automne 2008, compile été 2005, c’était lui.

Joe Gantdelaine, lui, ce sont plutôt des moments de la semaine qui l’intéressaient. La compile du lundi matin, la compile du samedi soir volume 1, le volume 2… On s’en souvient tous.

Petit à petit, ils sont devenus fainéants. Ils ont arrêté. Et les compiles, vestiges d’un temps jadis, ont commencé à laisser place aux playlists. Quelle différence ? Elles n’ont strictement rien à voir et, putain, il faut donc tout expliquer.

Playlist et compile : sémantique comparée

Une playlist, c’est un flux. Elle peut durer 10 heures, 3 chansons, être jouée en aléatoire. Elle peut être générée par un robot. Elle tourne en boucle à l’occasion d’une St-Sylvestre, d’un mariage, d’une pendaison de crémaillère. Elle est mouvante. Les morceaux s’y ajoutent et s’en retirent.

La compile — oui, avec un e à la fin — est un album dont on n’aurait pas écrit les chansons soi-même. On a choisi ses contraintes, sa durée, ses enchaînements. Elle a un début et une fin. Une fois signée de ses auteurs, elle ne sera modifiée que par la patine du temps.

Playlist et compile, chacune a ses mérites. Il n’est pas question de dire que l’une est meilleure que l’autre, mais la lente disparition des compiles nous chagrinait. Il fallait agir.

Découverte, prospection et patrimoine

En octobre 2016, un extrait du pitch de la compile des 30 ans des Inrocks, nous piquait au cœur :

En 1988, Les Inrockuptibles sortaient leur première compilation, Un Automne 88. Son but était de mélanger des coups de cœur de la rédaction, des inconnus auxquels nous croyions et des illustres héros de la rédaction. Un mélange de découverte, de prospection et de patrimoine que chaque compilation créée par le magazine revendiquera ensuite.

Découverte, prospection, patrimoine. Seules manquent les frites dans ce manifeste dans lequel Dirty & Joe se sont reconnus. Ils relancent donc les compiles Dead Rooster, en mode saisonnier et à 4 mains.

Mesdames et messieurs, sans vous faire attendre davantage, voici donc Un Automne 2016.

Écouter sur Spotify
  1. Connie Converse - Talkin’ Like You (Two Tall Mountains)
  2. Deepakalypse - Drummers
  3. The Sea and Cake - Jacking the Ball
  4. Pond - Waiting Around For Grace
  5. Stephen Malkmus & The Jicks - Stick Figures in Love
  6. The Lemon Twigs - I Wanna Prove to You
  7. Wooden Shjips - Everybody Knows
  8. The Brian Jonestown Massacre - (David Bowie I Love You) Since I Was Six
  9. Harlem - Someday Soon
  10. R.E.M. - Harborcoat
  11. The Bats - Made Up In Blue
  12. Adam Green - Never Lift a Finger
  13. Daniel Romano - Valerie Leon
  14. The Olivia Tremor Control - I Have Been Floated
  15. Mission of Burma - That’s When I Reach For My Revolver
  16. Pixies - Talent
  17. Alvvays - Next of Kin
  18. Jeremy Jay - In This Lonely Town
  19. Nick Cave & The Bad Seeds - Rings of Saturn
  20. Jeremy & The Harlequins - Into the Night

Par ici pour la face B.

Illustration par @christhebarker